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268       FOUILLES DANS LA VALLÉE DU FORMANS

donner communication de cette note et me demander des
explications sur différents points dont la connaissance lui
était nécessaire pour diriger ses recherches. Je répondis
(P. J., n° 9) le surlendemain et, comme M. Thiollière,
dans sa lettre, me rappelait l'opinion par laquelle j'avais
admis que les Helvètes avaient passé la Saône à Mont-
merle, César ayant son camp à Trévoux, je convins que le
texte des Commentaires démontre que César campa chez
les Ségusiaves, et que Trévoux, étant situé sur le territoire
des Ambarres, le camp romain n'aurait pu s'y trouver.
J'indiquai aussi comme élément important pour déterminer
le lieu du passage de la Saône par les Helvètes, la re-
cherche du champ de bataille où ils furent définitivement
défaits, à 27 kilomètres de Bibracte, je supposais que ce
champ de bataille avait dû être à Blanzy; cela étant, il
suffisait de calculer la distance de ce lieu à un point sur la
Saône coïncidant avec les données fournies par César, pour
avoir le lieu précis du passage.
   La lettre de M. Thiollière m'apprenait que, depuis quatre
jours d'action, la drague n'avait rien donné. C'était la con-
firmation de nos prévisions avec M. Martin-Daussigny,
Aussi, dans les conférences, qui eurent lieu dans les mois
de janvier, février, mars et avril, entre nous et MM. les
ingénieurs, insistâmes-nous, l'un et l'autre, de plus fort
pour que des fouilles fussent opérées sur les berges de la
Saône, notamment à Saint-Barnard et à Riottiers.
   Je possédais, dans ma collection archéologique, plusieurs
objets trouvés en ces lieux et à Trévoux, vers 1840, no-
tamment au territoire de Corcelles, et appartenant soit à
l'époque préhistorique, soit à l'époque romaine; entre
autres une hache en pierre polie, des fibules, des bracelets,
des lampes, des tessons de poterie et un spiculum ou pique