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182            HISTOIRE DES DEUX ANTOINE

  Cela me rappelle certains progrès de la médecine qui
consistent à changer le nom des maladies, sans trouver de
nouveaux remèdes meilleurs et plus sûrs que les anciens.

            N° 20. — Suchet, duc à'Albufèra.

  On peut voir par l'idée que je donne de placer la statue
de Morand, non pas sur la place Tolozan, mais au milieu
du bassin, qui n'a conservé aucune trace de sa république
provisoire, que je ne veux déranger personne, Suchet
moins qu'un autre; (son fils, pair de France sous Louis-
Philippe, était mon camarade de promotion à l'école poly-
technique).
   Cependant le duc d'Albuféra est assez mal placé dans ce
quartier qu'il n'a jamais habité; on dit que des campagnards
arrivés à Lyon par train de plaisir, ont remporté dans leur
village le souvenir de la statue équestre de Louis XIV et
du portrait en bronze de M. Tolozan, prévôt des mar-
chands. C'est aussi ce qui a fait dire : Que fais-tu là d'Al-
buféra ? J'attends le tramway pour la place Suchet, toujours
complet.

   Je profite de cette circonstance pour rectifier une erreur
historique, que j'ai longtemps partagée : Suchet n'a pas
commandé l'armée faisant le siège de Lyon.
   Comme officier, il a dû marcher là où il était envoyé.
Mais, avant le commencement des hostilités, quand il a vu
que tout espoir de traiter était perdu, il a saisi, ou fait naî-
tre, la première occasion de s'éloigner, en se portant sur
les Alpes contre l'armée piémontaise, qui cherchait, disait-
on, à pénétrer en France. Il n'a donc pas bombardé Lyon,
où il avait beaucoup de parents et d'amis.