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i66            HISTOIRE DES DEUX ANTOINE

   Nous voyons ainsi Humbert, archevêque de Lyon, com-
mencer de sa bourse le pont de pierre sur la Saône et le
prêtre Tédin construire une arche à ses frais ; la dame Al-
degarde donnant ce qu'il fallait pour en construire deux,
nous montre que la générosité pour les oeuvre pies n'est
pas une vertu nouvelle dans le cœur des Lyonnaises (1076).
   Le pont de la Guillotière, commencé en 1190, après le
passage de Philippe Auguste et de Richard CÅ“ur de Lion,
dont les équipages avaient ruiné le pont de bois, fut cons-
truit par les Frères Pontifes, avec des subsides envoyés par
les évêques d'Angleterre, sur la demande de leur roi.
   Le pape Innocent IV, pendant son séjour à Lyon en
 1245, ouvrit libéralement son trésor, et promit des indul-
gences à tous les souscripteurs ; on a longtemps conservé
le souvenir d'Innocent IV par cette inscription gravée sur
une des pierres: Ponîifex animarumpontemfecitpetrarum.
   Cinq papes ont successivement encouragé et subven-
tionné la construction de ce pont, qui n'était pas encore
achevé sous François I e r ; il ne fut terminé qu'en 1572.
Ainsi l'on a mis plus de trois siècles à le bâtir, et s'il vit
 encore, c'est qu'on a mis trois siècles à le réparer.
    (C'est peut-être le souvenir de ce passage de mon dis-
 cours qui a fait supposer que j'avais écrit l'histoire des
 vieux ponts de Lyon).


  N° 4. — Grands travaux de Lyon sous Napoléon III.

   Nous pensons qu'il est juste de conserver dans un tableau
sommaire la désignation des grands travaux de Lyon, sous
le règne de Napoléon III, et les noms des ingénieurs qui
les ont fait exécuter.
   La rue Impériale, la rue de l'Impératrice, le boulevard