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                ET DU VIEUX PONT MORAND                   131

magnifique, parfaitement rationnel et relativement peu dis-
pendieux ; il souleva de grandes difficultés administratives.
   A cette époque la ville de Lyon, proprement dite, ne
s'étendait pas sur la rive gauche du Rhône; les Brotteaux
faisaient partie de la commune de la Guillotière.
   On prétendait que la ville de Lyon devait avoir une gare
sur son territoire, le contraire était une insulte.
   Les députés de Lyon, l'illustre Sauzet en tête, obtinrent
que l'État fit étudier d'autres projets que celui de la Com-
pagnie.

  On envoya spécialement à Lyon deux ingénieurs
MM. Belin et Martin ; ils présentèrent divers tracés, entre
autres celui qui fut exécuté et dont nous jouissons :

  Gares à Vaise, à Perrache et à la Mouche, souterrain de
Saint-Irénée, ponts sur la Saône et sur le Rhône à Perrache.

   Sous la pression administrative, ce projet fut approuvé
par le Conseil municipal, à l'unanimité moins une voix,
celle de M. Etienne Gauthier, qui soutenait le projet Jullien,
(Il est toujours bon de rendre hommage aux caractères
indépendants, qui ont le courage de voter suivant leur
conscience.)


   (On savait si peu ce que devait être un chemin de fer de
cette importance, que l'on avait proposé sérieusement une
ligne qui traversait Lyon, au moyen d'un viaduc, sur les
places de Bellecour et de la Charité; la gare devait être
portée par des arcades, au-dessus de la promenade. Bien
qu'il fut signé de l'ingénieur en chef du département, ce
projet fut heureusement écarté.)