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128             HISTOIRE DES DEUX ANTOINE

lourd fardeau, que la ville racheta la concession en 1806,
au prix de 300,000 francs, et fit cadeau de la presqu'île à
Napoléon, à la condition d'y bâtir un palais entouré de
vastes et magnifiques jardins (loi du 10 mai 1806).
   Malheureusement c'était un rêve, dont le mirage ne fut
qu'un leurre, Napoléon avait trop besoin d'argent pour l'en-
tretien de ses armées.

   C'est peut-être à cet avortement des jardins impériaux
de Perrache que nous devons le parc de la Tête-d'Or, dont
la pensée première vient de Napoléon III, s'inspirant bien
souvent des idées du chef de sa dynastie. Une fois de plus
le malheur de Perrache aurait fait le bonheur des Brotteaux.

   Pendant de longues années, la presqu'île fut un vaste
marécage; en 1815 on y chassait encore le gibier d'eau,
je sais par expérience, qu'en 1825 on allait y patiner sur les
grands délaissés du Rhône, très bien disposés pour cet
usage.
   Dès 1816, la ville en réclama la rétrocession ; ce n'est
qu'en 1823, qu'une nouvelle loi la lui rendit d'une manière
régulière.

   De 1818 à 1826, pendant la mairie de M. le baron Ram-
baud, petit-fils par sa mère de M. Briasson, un de nos an-
ciens échevins, on acheva presque complètement le quai de
la rive gauche de la Saône, auquel, avec justice, on donna
le nom de cours Rambaud.

  En 1830, les remblais des rues intérieures étaient à peine
commencés, l'opération était difficile ; on n'avait que deux
moyens fort dispendieux.