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ET DU VIEUX PONT MORAND 121 nuation de ce qui s'était fait à l'origine de Lyon, et depuis. Le confluent, primitivement aux Terreaux, avait été successivement repoussé par les Gallo-Romains jusqu'au territoire d'Ainay, en construisant sur les îles et laissant les bas fonds submersibles. Pendant longtemps cette partie de la ville, au moment des hautes eaux, ressemblait un peu aux lagunes de Venise. Aussi en 1490, voit-on le jeune Bayard prendre une barque pour aller chez son oncle l'abbé d'Ainay, lui demander des habits convenables à un chevalier se présentant au Tour- noi devant Charles VIII. Bellecour a été le dernier quartier remblayé ; il y a moins de deux siècles, que nos arrières grands-pères s'y livraient encore au plaisir de la chasse. En 1840 on s'y est promené en bateau; il est vrai que cette fois ce n'étaient pas des promenades d'agrément, comme les parties de chasse de 1700. On doit probablement attribuer les pestes nombreuses du Moyen-Age à l'insalubrité de ces quartiers, facilement submersibles; ce qui peut confirmer dans cette idée, c'est que la Croix-Rousse fut souvent préservée. Déjà sous Louis XIV on avait convoité l'île Mognat, mais le propriétaire tenait à son île, on sait qu'en flattant le grand roi il l'avait conservée (9). A l'origine, les prétentions de Perrache ne parurent pas avoir plus de succès. Présenté à l'assemblée des notables, le projet fut repoussé dans la séance du 6 juin 1766, la commission, nommée pour l'examiner, avait fait de nom- breuses objections. Comme tous les hommes de génie qui ont l'a foi, Perra-