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n8 HISTOIRE DES DEUX ANTOINE de grandes discussions, entre les partisans intéressés et exclusifs de chacune d'elles. Ces deux hommes, Morand et Perrache, ont laissé des noms impérissables qui survivront dans les quartiers qu'ils ont créés, et seront répétés de bouche en bouche par nos arrière-neveux, dont le plus grand nombre les diront tous les jours, sans rien savoir de leur existence, à l'inverse du singe de Lafontaine qui prenait le Pirée pour un homme. Malgré toute la magnificence de nos écoles et l'argent qu'elles nous coûtent, les lettrés seront toujours l'excep- tion; eux seuls sauront qu'avant d'être des noms de places et de rues, ces noms étaient portés avec honneur, par des hommes de science, de talent et de génie. Avant de parler de leurs œuvres, disons quels étaient ces hommes. Antoine Morand est né à Besançon en 1727, ses goûts d'artiste contrariés par sa famille, qui voulait d'abord en faire un abbé, puis un avocat, le décidèrent à venir à Lyon étudier le dessin; toujours inquiété par ses parents, il se rendit à Paris. Attiré par la réputation de Servandoni, célèbre décora- teur florentin, membre de l'Académie française depuis 1731, architecte du roi, auteur de la façade de Saint- Sulpice, il se fit son admirateur et son élève, avant de devenir bientôt après, l'élève et l'ami du grand Soufflot. Lyon n'avait point de théâtre; quand Molière joua Y Etourdi, en 1653, on fut obligé de transformer en salle de spectacle le jeu de paume de la rue de Flandres, aujourd'hui le quai de Bondy. Soufflot consentit à faire le projet du théâtre demandé