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112 L'HISTORIEN CLITOPHON fac-similé de la reproduction donnée par Cohen ; on pourra juger du peu d'exactitude de cette dernière. Cet exemple montre quelle fidélité minutieuse on doit apporter aux figures archéologiques : tel détail négligé ou interprété librement par le dessinateur acquiert de l'importance à un moment donné, et peut occasionner, comme dans le cas présent, des erreurs scientifiques d'une portée sérieuse. Aussi, me suis-je appliqué à mettre en œuvre tous les moyens pour rendre avec une exactitude, pour ainsi dire mathématique, les figures qui accompagnent cet article. Les différences que l'on pourrait remarquer entre elles et les reproductions antérieures doivent être retenues pour des corrections et acceptées avec confiance. A ces renseignements déjà exposés, il m'est permis, grâce à la sagacité et à l'obligeance de M. Dissard, d'en joindre un autre, nouveau et inconnu. L'intelligent con- servateur de notre musée des Antiques a eu la pensée de consulter les monnaies qui sont attribuées aux Ségusiaves d'avant la conquête. Comme pour la monnaie d'Albin on s'accordait à y reconnaître un aigle; mais M. Dissard, après un examen attentif, y a vu un corbeau, très reconnaissable à son bec pointu et effilé. Voilà donc des monuments officiels, de deux époques différentes, à plus de deux siècles de distance, qui s'accor- dent pour justifier le témoignage d'un historien. Je le répète, combien peut-il se trouver de textes du même genre, aussi bien établis ? En résumé, comme l'a prouvé M. Allmer, avec son savoir et son autorité habituels, il est définitivement démontré, par les textes et par les monuments de l'antiquité, que Lugdunum signifie la colline des corbeaux. Cette interpré- tation, donnée longtemps avant Jésus-Christ et même