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DE MASSILLON 31 d'un pontife, qui les avait, en plus d'une circonstance, très durement traités. Ce serait l'occasion d'écrire plus d'une page intéressante et inédite sur l'histoire du jansénisme en province et spé- cialement dans le diocèse de Lyon, mais nous abandon- nons à d'autres plus expérimentés le soin de tenter l'essai; nous n'en choisissons que ce qui convient directement à notre modeste ébauche, indiquant succinctement les faits principaux, sans nous y attarder. Si Massillon n'a pas dit mot du jansénisme et n'en a même pas prononcé le nom, c'est vraisemblablement autant par scrupule de conscience que par susceptibilité de parti. Le zèle de Mgr l'archevêque pour l'orthodoxie et surtout comme Salomon, ne le voit-on pas bâtir un temple à la vérité, sans employer le fer ni sans donner un coup de marteau ? » Nous aimerions encore à citer les compliments adressés à l'arche- vêque qui était présent ; ils sont un peu longs, mais ils paraissent sin- cères. En voici du moins la fin : « Sans rien dire de tant d'utiles com- munautés érigées, de tant de séminaires bâtis, de tant d'établissements de charité faits, de tant de pratiques de piété répandues par vos soins et par vos ordres si fidèlement exécutés jusques dans les hameaux pour la sanctification de tout le pays; sans rien dire de tout cela, je me réduis à en penser ce que je dois pour obéir à votre Grandeur dans cette occasion, la seule où il pouvait m'être dur de le faire, je sçay, je vois, j'admire et je me tais. » Le discours du P. François Duguet est également la production d'un débutant. L'orateur était le frère du fameux oratorien Jacques-Joseph Duguet, auquel ses attaches jansénistes causèrent tant de tracas ; prêtre depuis un an à peine, il exerçait alors les fonctions de préfet des études au collège de Montbrison ; il quitta l'Oratoire la même année, jouit d'un canonicat à Notre-Dame, et, en 1688, il fut nommé curé de Feurs. La Société de la Diana a publié de lui des Mémoires sur sa paroisse et sur la ville fort intéressants.