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                  MOMORUS ET ATEPOMARUS                        5

   Les détails que le P. de Colonia rapporte ici sont le
résumé exact de la longue dissertation par laquelle le
P. Ménestrier avait prétendu établir l'identité du Séseron de
Clitophon et de la ville de Céseron, ainsi que des déduc-
tions à l'aide desquelles il avait conclu à une émigration de
Momorus et de son frère, par suite de l'invasion des Mar-
seillais sur les bords de l'Hérault. (Loc. cit., pp. 9, 10, 11.)
    Autorisé par l'opinion de ces deux savants auteurs, Cler-
jon, entre autres de nos historiens modernes, développa cette
théorie {Histoire de Lyon, t. I, pp. 61 à 64). Il laissa cepen-
dant percer un certain doute au sujet de l'incident des cor-
beaux (ibid., p. 62). Monfalcon remarqua ce motif de
doute, il y joignit cette observation qu'il n'était pas sûr que
le traité des fleuves fût de Plutarque, et, sur ces deux seules
données, il nia le fait de la fondation de Lugdunum par
Momorus et Atepomarus (Histoire de la ville de Lyon, 1846,
t. I, p. 37). Cependant, mal instruit, dépourvu de critique
et, partant, toujours hésitant, il se borna, en résumé, à nier
l'incident des corbeaux (ibid., p. 38). Vingt ans plus tard,
il n'était pas mieux informé et, dans son Histoire monumen-
tale (1866, 1.1, p. 24), il ne fit que répéter textuellement
 ce qu'il avait dit dans sa première édition.
   Toutefois, il n'en fallut pas davantage pour faire rejeter
absolument le récit : les derniers historiens lyonnais,
M. Emile Belot, professeur d'histoire à la Faculté des
lettres (Nûiice historique sur le Lyonnais, en tête de l'Histoire
de France de Magnin, Paris, 1876), le passe absolument
sous silence et M. Bleton (Petite histoire populaire de Lyon,
1885), met le témoignage de Clitophon au même rang
que certaines assertions imaginaires que personne n'a
jamais pensé à prendre au sérieux (p. 1). Cependant,
M. Marc Guyaz, plus indépendant et plus judicieux, n'a