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2 L'HISTORIEN CLITOPHON quoique le traité des Fleuves eut été publié depuis deux siècles déjà , le P. Ménestrier la rapporte en ces termes : « Sur les bords du Rhône (2) il y a une montagne que l'on appelle Lugudunus : Et l'occasion de ce nom vient de ce que Momorus et Atepomarus chassez de Seseron, où ils regnoient, s'arrestèrent en cet endroit pour y bâtir une Ville, selon les ordres qu'ils en avoient reçus d'un Oracle qu'ils avoient consulté. Comme ils se disposoient a en jetter les fondemens, une troupe de corbeaux s'éleva tout soudai- nement et tous ensemble, et d'un même vol s'allèrent per- cher sur les arbres voisins, ce que Momorus prit à bon augure ; car il étoit sçavant en l'art de connoître le vol des oyseaux et leurs présages ; et ce lui fut l'occasion de nom- mer cette nouvelle ville la Colline aux Courbeaux, en luy donnant le nom de Lugudunum. Car, ajoute Plutarque, ou plutôt Clitophon, qu'il cite comme Autheur de cette fon- dation, Lugu, en langue Celtique, signifie un courbeau, et dunum une colline. » Le savant jésuite donne ensuite du passage grec une traduction latine plus littérale que son amplification fran- çaise, quoique peu exacte néanmoins; la voici : « Juxta ipsum Rbodanum (3); extat mons dictus Lugudu- nus : qui hac de causa nominatus fuit. Cum Momorus et Ate- pomarus, è Seseronaeo regno dejecti in m colle ex oraculi prœ- cepto, urbem adificare vellent, jadis prias fundameniis, Corvi subito apparentes expansis alis arbores, quœ circà erant replevere. Momorus autem augurii callenlissimus Civitatem Lugudunum (2) Le P. Ménestrier se trompe, c'est de la Saône qu'il s'agit dans le texte original. (3) Cf. ci-dessus, note 2.