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         LETTRE AU SUJET DU NOM DE BOURBON.




                                             Paris, 14 juin 1859.


     MONSIEUR LE DIRECTEUR,




    Permettez-moi d'ajouter quelques mots de complément au
 mémoire que le savant M. AUmer vient de publier dans votre
 intéressante Revue, sur les inscriptions d'Aix en Savoie. Ils me
 semblent nécessaires, pour ne pas laisser vos lecteurs dans une
 vague incertitude, sur l'origine d'un nom aussi célèbre et aussi
 souvent répété sur nos plus anciennes cartes de France , que
 celui de Bourbon. M. Àllmer pense, avec toute raison, qu'il est
 dérivé de celui d'une divinité thermale, Borrno ou Borvo ; mais
il nie, en même temps, qu'il vienne de burba, eau bourbeuse,
 comme l'ont dit, entre autres , Ducange et Ad. de Valois, et
comme me paraît l'avoir pensé M. Berger de Xivrey, car il
présume, dans sa curieuse lettre à M. Hase, sur Bourbonne-les-
Bains, etc. p. 56, que Borvo était le génie même de la boue
salutaire de ces eaux thermales. Mais ce sens de bourbe ou d'eau
boueuse, n'était pas celui que ce nom présentait dans le principe.
J'ai montré dans le Glossaire gaulois, par lequel j'ai commencé la
publication démon Etnoyénie gauloise, et que M. Roux a honoré
d'un compte-rendu dans votre propre Revue , que Bormo ou
Borvo est identique à l'armoricain Bourbon, Bourbounem, am-
poule, ébullition, bouillonnement ; en gallois Berw , bouillonne-
ment, Bimiymu, faire glougou, Bivmbivr, murmure; — en
irlandais, Borbhaim, j'enfle ; Bearbhad, bouillonnement;       en