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DE LA DlGtiltÉ HUMA1NK. dÛ À part cette pure et vraie dignité qui né fait jamais défaut, il est une dignité de tenue qui n'est pas moins importante. Beaucoup de gens recommandables et qui s'acquittent de leurs devoirs, manquent de tenue, de dignité extérieure, ce qui affaiblit d'autant leur importance aux yeux du plus grand nombre. L'abandon, l'affabilité, la bonhomie même, loin de nuire à la dignité, la dépouillent au contraire d'une certaine austérité et souvent d'une certaine fierté dont elle est revêtue, et en rehaussent l'éclat. Mais ce qui l'altère, c'est le manque de pudeur et trop de liberté autant dans le langage que dans les manières. On se laisse aller par entraînement et par habitude et l'on finit par oublier tout 5 fait le tort qu'on fait au caractère dont on est vevêlu, à la mission dont on est chargé, et c'est ainsi que la puissance morale s'affaiblit et que les mœurs perdent de la teinte vigoureuse qu'elle? tiennent de l'influence des supériorités et des bons exemples. Relever la dignité humaine, c'est relever la société et la détacher de la vie matérielle dans laquelle la civilisation, c'ésf-à -dire les besoins nombreux qu'elle crée la plonge de plus en plus. La dignité humaine, mal comprise, enfle l'esprit et donne une sorte de fierté, d'orgueil qui l'altère et en diminue l'in- fluence. Alors on croit 4e sa dignité de ne pas fréquenter telles personnes, de descendre à tels soins, à tels détails, à telles explications et l'on affiche sans s'en douter de la hau- teur plutôt que de la dignité. C'est un aveuglement d'amour- propre auquel nous sommes très-sujets et dont nous ne saurions trop nous défendre, la meilleure distinction en ce monde étant nos vertus, c'est-à -dire les qualités élevées de notre âme telles que le sentiment de Dieu, le sentiment de nous mêmes, le sentiment de notre prochain , le sentiment du bien, du bon, du juste, opposés à des sentiments moins élevés que Dieu a mis aussi en nous comme contrastes et