Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
M                    HISTOIRE DES BOURGUIGNONS.

que de celles que leurs conféraient les empereurs. Ce qu'il y
a de plus flatteur pour moi dans mon titre de roi des Bourgui-
gnons, c'est que je deviens votre officier,.., etc. »
    Qu'il y avait loin de cette lettre à la mâle activité de
Gondioc et de Gondebaud ! aussi elle obtint ce qu'elle méritait,
le ridicule titre de patrice et le mépris de ceux qui en eurent
connaissance.
    L'an 523, Childebert, Clodomir et Ciotaire entrèrent en
Bourgogne à la tête d'une armée formidable; Thierry, issu
d'une autre femme que Clotilde, ne prit point de part à cette
expédition. Sigismond assembla ses forces et fut vaillamment
secondé par son frère Godemar, guerrier plein de bravoure
et de résolution. La bataille s'engagea, et Sigismond vaincu
s'enfuit en toute hâte vers le couvent de Saint-Maurice où
il se cacha parmi les moines, tandis que Godemar opérait sa
retraite en bon ordre, et faisait si bonne contenance que les
Francs n'osèrent l'attaquer.
   La fuite ne servit point à Sigismond ; il fut arrêté dans lé
monastère qui lui servait d'asile et livré à Clodomir, qui, de
concert avec ses frères, ravagea les provinces de la Bourgogne.
Les Francs se retirèrent chargés de butin, croyant le pays
soumis, et enfermèrent dans Orléans, le roi captif avec sa
femme et ses enfants (t).
    Mais les Bourguignons reprennent aussitôt les armes et
proclament pour roi Godemar, frère de Sigismond.
    Clodomir, à cette nouvelle, réunit ses guerriers et décide
son frère Thierry a l'accompagner. Avant que de partir pour
sa nouvelle expédition, il jugea imprudent de laisser vivre
Sigismond, et, malgré les prières d'Àvitus, il massacra cruel-
lement le roi avec sa femme et ses deux lils, et les fit jeter
dans un vieux puits à Couloumelle, près d'Orléans. (524).

    (1) Le présid. Hûnault. — P . Bouquet, -— Sismondi.