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KV MOYEN-AGE. 39 XV. Ce ne sont pas seulement les pauvres proprement dits , qui étaient l'objet constant des tendres soins de l'Eglise. Les veuves, les orphelins, le petit peuple étaient assurés de son assistance spéciale. « L'Eglise en prenant a sa charge, « et, pour ainsi dire chez elle, les veuves, les orphelins, et « généralement tous les malheureux, ne pouvait manquer « de les avoir dans sa dépendance; mais ce qui devait « surtout lui gagner le cœur de ses nombreux sujets, c'est « qu'au lieu d'être humiliée ou embarrassée de ce cortège, « elle s'en faisait honneur, et proclamait que les pauvres « étaient ses trésors. Elle couvrait aussi de sa protection « les affranchis, et frappait d'excommunication le seigneur « et le magistrat qui opprimaient l'homme faible et sans « défense. » Nous trouvons dans nos traditions locales, des preuves admirables de ce qu'affirme si éloquemment M. Guérard(l); le Canon 12, du second Concile de Mâcon, (2) s'exprime ainsi : « Nous n'ignorons point ce que la Sainte Ecriture ordonne « au sujet des veuves et des orphelins, dont la divine Pro- « vidence nous a spécialement commis le soin. Or il nous « est revenu que des juges cruels, pour des fautes très- « légères, se montrent implacables envers eux, parce qu'ils « ne peuvent se défendre. C'est pourquoi nous décrétons « que les juges ne devront point faire comparaître à leur « tribunal les veuves et les orphelins, sans en avoir préala- « blement donné avis a l'évêque sous la protection duquel « ils ont droit de s'abriter. Que si l'évêque est absent , (1) Préface du cart. de N. D. p . XLII, XLIII. ("2) Biiiii concilia... I. n partis rr, p . 266. anno 588,