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                        ANTIQUITÉS DE CHALON.                               19

 que les seigneurs se faisaient entre eux. « Pendant plusieurs
 « siècles, la ville de Chalon, dit un des historiens de celle
 « ville, prise, reprise à chaque instant, incendiée et dévastée
 « tantôt par les chefs Franks, tantôt par les hordes arabes
 « et hongres, partage tous les malheurs de ces temps né-
 « fastes. Elle est à peine sortie de ses cendres qu'elle se
 « relève toujours, répare ses murs, remonte ses tours et ne
 « néglige jamais l'occasion de se mettre à même de résister
 « à une nouvelle attaque (1). » Enfin quand la France sortit,
par l'établissement des communes et l'affermissement du
pouvoir royal, de ces jours de deuil et de sang, la ville de
Chalon ne fut pas la dernière à suivre le mouvement. C'est
en 1254. que se forma la commune de Chalon ; dès lors
commence pour celte ville, jusqu'à nos jours, une ère de
prospérité non interrompue qui a fait dire à Saint-Julien-de-
Balleure « que s'il y avoit ville en France bien unie,
« riche par amiliez et concorde, gaillarde en toute hon-
« nêlelé et florissante en haut repos, probité et conten-
« tentent, c'estoil Chalon. » Le commerce de transit de
Chalon, longtemps considérable, a été longtemps, pour celte
ville, une source féconde de richesses. L'établissement de la
voie ferrée semble avoir tari les sources de celle prospérité.
Espérons que l'esprit chalonnais, esprit d'initiative et admi-
rablement doué pour les affaires, saura rendre à la ville son
ancien éclat. Il y aurait ici de graves réflexions à faire sur
la grandeur et la décadence des cités, je les épargnerai à mes
lecteurs, désirant leur faire connaître plutôt le Chalon an-
cien que le Chalon moderne, le passé que l'avenir. Encore
ne parlerai-je ni de la période gauloise, dont on ne sait à
peu près rien, ni de la période franque, ni de la période
féodale, mais seulement de l'époque gallo-romaine.


•• (1) Des diverses fortifications àe Chalon-S.-S., parM. Léopold Niepce,