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me avait obscurcis, dénaturés, embrouillés au préjudice de ses
adversaires. Il l'effrayait parce qu'il s'y laissait voir en pos-
session de documents rares et décisifs, qui dévoileraient
concurremment avec les Mémoires complets du duc de Saint-
Simon, toutes les manœuvres infâmes qui produisirent, en
1713, cette fameuse bulle Unigenitus, dont Massillcn lui-même
disait qu'elle était moins pontificale que jésuitique. Dès le jour
où parut ce volume, le journal qu'on appelait la trompette de
l'ultramontanisme,   c'est-à-dire YAmi de la religion et du roi,
sonna l'alarme; les évoques, les séminaires et la tourbe des
prêtres ignorants fermèrent leur porte à cette Histoire. La
clameur qu'ils élevèrent contr'elle fut effrayante pour l'auteur ;
il en suspendit la continuation, que les amateurs de la vérité
 seraient bien aises de trouver au moins dans son portefeuille.
   Il revint à la charge, de plusieurs autres manières, toute-
fois sous l'anonyme, ainsi que dans l'ouvrage précédent; mais
précaution inutile, car son genre de style et la tendance de
ses écrits le faisaient aussitôt reconnaître. Ce fut d'abord, dès
le mois de janvier 1825, un ouvrage publié par livraisons,
qui forme quatre volumes intitulés : La France catholique^
dont ses savants collaborateurs lui déférèrent la direction,
parcequ'il en était le rédacteur principal. Cet ouvrage, plein
d'érudition ecclésiastique étant gallican,c'est-à-dire anti-jésuiti-
que^ lafaction religieuse qui dominait en France faisait aux sous-
cripteurs un scrupule de le lire, et il ne vécut que jusqu'au
1" janvier 1826. Les journaux politiques, qui en avaient cité
plus d'un passage, donnèrent des regrets à sa cessation. De
ce nombre furent le Journal des Débats du 31 janvier 1826, le
Courrier français et le Globe du 26, le Constitutionnel du 29
du même mois, etc.
    C'était vers ce temps-là que le comte de Montlosier déclarait
une guerre à mort aux jésuites et à leur formidable congré-
gation de laïques, par un mémoire si fort de preuves et d'ar-
guments qu'il fut comme un coup de foudre sur toute la secte
ignacienne. Nous avons quelque raison de croire que ce