Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                               409
 les choses sont présentées sans intérêt, souvent d'une ma-
 nière infidèle, surtout quand il s'agit de l'église, et plus sou-
 vent encore avec prolixité^ lorsqu'il faudrait un style concis.
 Le l=r mars 1767, il parut à Lyon des Observations justes et
 modérées sur l'Abrégé chronologique. Ces Observations, signées
 L. M. A., forment treize pages in-4°. L'auteur était Pierre-Ca-
 mille Lemoine, archiviste des Comtes de Lyon. Poullin de
 Lumina répondit par des lettres à l'auteur anonyme des Ob-
 servations ; Lyon, A. Delaroche, 1767, in-4°, de 19 pages.
    En 1770, Poullin de Lumina publia son Histoire de l'église
de Lyon; Lyon, Berthoud, in-4°. Dans l'Abrégé chronologique,
l'auteur s'était assujetti à suivre la manière du président Hé-
nault, et à présenter les faits jour par jour, en quelque sorte.
Ce n'est pas là écrire l'histoire; c'est tout simplement four-
nir des matériaux pour l'écrire. Poullin de Lumina le sentit
peut-être, car son nouvel ouvrage eut une allure un peu plus
dégagée, mais toujours embarrassée et timide. En outre, il
 eût pu tout aussi bien donner à son livre le litre d'Histoire des
èvêques et archevêques de Lyon, que celui qu'il porte. Il faisait
comme ces auteurs qui écrivent la vie des rois de France, et
racontent des batailles, au lieu de retracer l'existence com-
pacte d'une nation et de ses chefs. Quant aux questions qui
reviennent le plus souvent dans une histoire ecclésiastique,
nous voulons parler des questions religieuses, Poullin de Lu-
mina devenait un juge partial et incompétent ; il était légère-
ment entaché de jansénisme, comme il est facile de le voir
en bien des pages de son histoire, spécialement à l'article
Gottskalck. En bon et fidèle croyant, il devait donc aimer
le nom de Malvin de Monlazet, prélat très - distingué, au
surplus, mais qui fit grand mal au diocèse de Lyon. Comme
il occupait le siège archiépiscopal, au moment où écrivait
Poullin de L u m i n a , celui-ci lui consacra près de quatre-
vingt-dix pages, fort lourdes et fort maladroites. Une histoire
de l'église de Lyon serait un beau sujet pour une plume sa-
vante et habile. Quand se trouvera-t-elle ?