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395 l'intérêt du plus grand nombre ; les cours ne devraient-ils pas avoir lieu le soir de huit à neuf heures , moment le plus inoc- cupé de la journée. M. Démons et M. François sont les seuls professeurs qui aient commencé leur enseignement. Déjà la vogue est ac- quise à ce dernier. M. Démons n'a pas compris qu'un cours de littérature ancienne , pour des gens du m o n d e , de- vait se faire autrement que pour des élèves de troisième. La traduction d'un chant d'Homère ou d'une philippique de Dé- mosthène ne peut plus alors suffire. Celaient de larges paral- lèles qu'il fallait établir entre l'éloquence politique des an- ciens et notre moderne tribune. C'étaient des comparaisons puisées dans leur poésie, leur littérature et les nôtres qui nous auraient offert quelque intérêt. Faites-nous sentir les sublimes beautés d'Homère, mais ne nous le traduisez pas mot à m o t , comme l'analornisle ferait d'un cadavre, dont il détaillerait les fibres et les nerfs. M. Edgar Quinet, que précède ici sa réputation d'écrivain , ouvrira bientôt son cours de littérature étrangère. La foule ne fera pas défaut à l'auteur d'Ahasvérus et de Napoléon. Elle l'attend avec impatience. Les hommes de talent sont tou- jours sûrs de ne point parler dans le désert. Lyon , plus que tout autre ville, avait donc besoin , pour être stimulé dans ses appétits littéraires , de professeurs habiles et renommés. Le temps nous apprendra combien en possède notre Faculté des lettres. Léon BOITEL. COURS D'HISTOIRE. Avant de parler du cours d'histoire que vient d'ouvrir M. François à la Faculté des lettres de n o t r e ville, on se pose naturellement cette question : où en est la science de l'histoire en F r a n c e ? Si la philosophie de l'histoire, fille des temps modernes, n'a pas encore acquis toute sa force, il est juste de dire gué chaque j o u r la voit grandir et p r e n d r e possession du