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connaîtrez, pour ainsi dire, par expérience, combien les lettres s'inspirent
des mœurs et des événements; comment elles reflètent sur eux à leur tour
leur caractère et leurs impressions. Discoureuses et vaines aux âges de la
scolastique, brillantes et fortes au temps de puissance et de paix, tourmentées
au milieu de nos orages, leurs variations comme leurs progrès sont le miroir
fidèle de notre histoire.
   « La spécialité du cours de cette année semble choisie pour mettre en lu-
mière cette vérité d'observation. La théorie du drame en général et l'histoire
du genre dramatique en France, offriront dans la partie la plus mobile et la
plus saisissante de notre littérature un tableau instructif et varié de ses di-
verses révolutions.
   « Si riche en beautés de tous les genres, la littérature étrangère ne pouvait
non plus être oubliée. L'étude des langues, si répandue de nos jours, le goût
et la facilité des voyages en ont fait un accessoire indispensable de votre
institution. »

   Si M. Martin,dans la phrase que nous avons soulignée , a
voulu parler de l'histoire de notre ville, son blâme arrive
bien mal à propos. Car, jamais plus qu'aujourd'hui, tant de
travaux n'ont été entrepris sur notre localité. Jamais nos archi-
ves n'ont été mises aussi souvent à contribution. M. Martin
ignore-t-il les intéressantes monographies de MM. les abbés
Jacques , Pavy et Cahour sur les églises Saint-Jean, Saint-Bo-
naventure, les Cordeliers de l'Observance et Fourvière ; les
recherches historiques de MM. Clerjon et Morin , ainsi que les
nombreuses publications dont notre ville chaque jour encore
est l'ojet? Avant de se poser en critique, on devrait cependant
regarder autour de soi , et si l'on n'a rien fait pour encourager
ceux qui se livrent à de semblables travaux, il y aurait quelque
convenance à leur tenir compte au moins de leurs efforts.
   Après l'orateur municipal, M. Reynaud , doyen de la Fa-
culté et professeur de littérature française , chargé de faire
cette année l'histoire du drame en F r a n c e , est venu d'une
voix sourde et m o n o t o n e , comme celle d'un président de
cour d'assises résumant les débals , lire quelques considéra-
tions pleines de justesse sur la tendance exclusive de notre
littérature actuelle vers la forme. Disciple de l'école allemande,