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393 connaîtrez, pour ainsi dire, par expérience, combien les lettres s'inspirent des mœurs et des événements; comment elles reflètent sur eux à leur tour leur caractère et leurs impressions. Discoureuses et vaines aux âges de la scolastique, brillantes et fortes au temps de puissance et de paix, tourmentées au milieu de nos orages, leurs variations comme leurs progrès sont le miroir fidèle de notre histoire. « La spécialité du cours de cette année semble choisie pour mettre en lu- mière cette vérité d'observation. La théorie du drame en général et l'histoire du genre dramatique en France, offriront dans la partie la plus mobile et la plus saisissante de notre littérature un tableau instructif et varié de ses di- verses révolutions. « Si riche en beautés de tous les genres, la littérature étrangère ne pouvait non plus être oubliée. L'étude des langues, si répandue de nos jours, le goût et la facilité des voyages en ont fait un accessoire indispensable de votre institution. » Si M. Martin,dans la phrase que nous avons soulignée , a voulu parler de l'histoire de notre ville, son blâme arrive bien mal à propos. Car, jamais plus qu'aujourd'hui, tant de travaux n'ont été entrepris sur notre localité. Jamais nos archi- ves n'ont été mises aussi souvent à contribution. M. Martin ignore-t-il les intéressantes monographies de MM. les abbés Jacques , Pavy et Cahour sur les églises Saint-Jean, Saint-Bo- naventure, les Cordeliers de l'Observance et Fourvière ; les recherches historiques de MM. Clerjon et Morin , ainsi que les nombreuses publications dont notre ville chaque jour encore est l'ojet? Avant de se poser en critique, on devrait cependant regarder autour de soi , et si l'on n'a rien fait pour encourager ceux qui se livrent à de semblables travaux, il y aurait quelque convenance à leur tenir compte au moins de leurs efforts. Après l'orateur municipal, M. Reynaud , doyen de la Fa- culté et professeur de littérature française , chargé de faire cette année l'histoire du drame en F r a n c e , est venu d'une voix sourde et m o n o t o n e , comme celle d'un président de cour d'assises résumant les débals , lire quelques considéra- tions pleines de justesse sur la tendance exclusive de notre littérature actuelle vers la forme. Disciple de l'école allemande,