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387 c'est un reproche que nous nous permettrons de lui adresser. Par exemple, lorsqu'une de ses héroïnes s'évanouit, captivés que nous sommes par l'intérêt de la situation , nous ne songerions nullement à lui demander de quelle forme était le fauteuil dans lequel elle est tombée. Mais M. Antony Rénal } qui n'ou- blie rien , a le soin de nous dire que c'est dans un fauteuil gothique incrusté de nacre et d'or , et une autre fois , sur tin ta- pis à rosaces de granit orné d'arabesques. Nous lui conseillons d'être à l'avenir un peu plus sobre de descriptions dans les moments pathétiques. Nous adresserons encore un reproche à M. Antony R é n a l , c'est de faire lire devant une jeune fille une histoire dont le fond est moral, il est v r a i , mais dont la forme et les détails ne peuvent être entendus sans inconvenance par de jeunes et chastes oreilles, comme doivent l'être celles de son Eveline. Du r e s t e , la chronique que nous venons de signaler est palpitante d'intérêt. C'est un de ces drames o ù l e paroxisme de la passion est poussé jusqu'à la rage. Le c r i m e , la fureur jalouse, la vengeance, rien ne manque à celte œuvre que vou- dront lire tous les lecteurs avides d'émotions. Nous prédisons à M. Antony Rénal un succès certain dans le genre qu'il a entrepris d'exploiter. Mm= Louise MAIGNAUD. RÈGLE DE FOI. Commonitoire de Vincent de Lerins, précédé d'un tableau des hérésies, par M. l'abbé PAVY; Lyon, Périsse, in-12, 1858. Le livre de Vincent de Lerins est un des plus solides et des plus éloquents ouvrages que le christianisme ait enfan- tés au Ve siècle Le prêtre Vincent oppose une ferme bar- rière à l'envahissement des innovations en matière de (Qà , et combat l'erreur avec de puissantes armes ! La version de M. l'abbé Pavy devra populariser ce livre, traduit déjà par deux de nos compatriotes. Le tableau qui précède le Commo- nitoire est un aperçu historique sur les hérésies. Nous trouvons dans le Voltaire de M. Beuchot, tom. L X , pag. 35S , des vers qui pourraient servir d'épigraphe au livre de M. l'abbé Pavy : ...... On compterait les braves de la France, Les Oliviers croissant au bord de laDurance,