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365 Quelques citations feront connaître son style et sa manière qui se rapproche beaucoup de celle du célèbre abbé de Marolles, son contemporain. Voici une stance sur l'église de S. Just, élément de l'air : L'air paraît si serein sur le mont de Saint-Just Qu'il faut laisser nos collines. Il nous invile tous, sur le temps de matines, A recevoir de ce saint just (jus) Qui coule des mains divines. Le dévot calembourg qui se trouve ici prouve que la pro- nonciation actuelle du nom de S. Just, dans laquelle on ne fait point sentir le £, n'est pas nouvelle. Les vers qui suivent ont pour objet l'église des Religieuses Bleu-Célestes : Dans la mesme maison, estant aux Bleu-Célestes, Je vis le ciel ouvert sur des filles modestes : La pluie qui tomboit dessus ces toisons d'or, Emp :schoit que mes yeux ne vissent ce trésor, Et se formant une haye en mille gouttelettes Qui brilloient de ce lieu, comme autant de bluettes, Je doutai si le ciel, par ces petits escueils, N'altendoit pas de nous quelques nouveaux accueils, Nous envoyant ça-bas une sainte semence Qui devoit dans nos cœurs engendrer l'innocence, Plus loin, l'auteur célèbre ainsi l'église des J a c o b i n s : Ne parlez plus, mortels, respectez le chaos ; Ce Dieu qui remplit tout, prend ici son repos; Il semble avoir quitté le ciel avec ses anges, Pour remettre en estai sa maison de louanges ; Le vent d'ambition se calme sur le port, Et le port est celui du couvent de Confort ; L'envie de se voir le timon d'un navire, S'arrache le bras droit pour ne le pas conduire ; La force s'en démet dans un semblable cas, Puisqu'à peine l'honneur en peut tenir le mas,