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347 S. Euchier à Valerian, Exhortation rationale retirant de la mon- danité et de la philosophie à Dieu et à l'estude dessainctes lettres , Traduicte en vers françois Iouxie l'Oraison latine, auec annotations de l'artifice rhetoric, et choses notables en icelle. À Lyon, par Macé Bonhomme^ M. D. L U , in-8° de 75 pages. Dans une épître dédicatoire à François de Tournon, arche- vêque de L y o n , BARPTOLEMY ANEAU raconte q u e , « a u temps « qu'il emploioit la meilleure partie de ses ans à la publi- « que profession des lettres en la métropolitaine cité de « Lyon ^ il lui advint par occasion du sainct temps de q u a - « resme d'interpréter, au lieu d'un orateur payan, un scrip- « teur ecclesiastic et un Ciceron chreslien, qui est S. Euchier.» Moi, qui n'ai point interprété Eucher, au saint temps du c a r ê m e , et qui pourtant l'ai t r a d u i t , mais en prose tant seulement, je souscris volontiers aux éloges que Barthélémy Aneau donne ici à saint Eucher. La Lettre dont il s'agit est un des plus beaux monuments de l'éloquence chrétienne au V e siècle. Il y a , entre autres beautés sublimes, un admi- rable passage qui rappelle celui de Bossuet, dans son Ser- mon sur la mort; celui de Massillon, dans son Discours pour la bénédiction des drapeaux du régiment de Catinat, et un bel endroit peu connu du poète Ducis. J e citerai quelques lignes de la Lettre d'Eucher, pour les raprocher de la version d'Aneau. « Le genre h u m a i n , disait le saint archevêque, se hâte « rapidement vers le t o m b e a u , et toutes les générations « s'écoulent une à une avec les siècles. Nos pères sont partis « les p r e m i e r s , nous nous en i r o n s , nos neveux viendront « après nous ; et comme les vagues, poussées les unes par les « autres, se brisent contre les rivages de la m e r , ainsi tous « les âges s'entresuivent, se heurtent et se terminent à la « mort (1). » (1) Œuvres de Saint-Vincent delerins et de Saint-Eucher de Lyon, Irad. par Grûgoire el Collombet , pag. 58S.