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sans esprits-forts ; la civilisation aussi avancée qu'en aucune autre
contrée de l'Europe, et l'ignorance du lazzarone ou du pâtre anda-
loux; voilà ce que l'on rencontre dans le département du Rhône, se-
lon qu'on visite la partie vignicole du Beaujolais ou les vastes prai-
ries d'Anse, de Villefranche et de Belleville; les âpres cantons de
Thisy, de Tarare, de Lamure et de Givors, ou les communes do
Saint-Laurent, de Chamousset et de Saint-Symphorien ; la grande
ville et son opulent entourage, ou les villages pauvres et éloignés
du canton de Monsol.
   Ce que vous ne dites pas non plus, c'est qu'il n'y a pas à Lyon
un endroit qui no rappelle un événement historique ; c'est que, dans
cette ville, les croyances religieuses se sont conservées pures et
ardentes, et que nulle part on n'a poussé plus loin la charité publique.
   Ce que vous ne dites pas non plus, c'est que les classes s'y fon
dent assez généralement; que la noblesse, et il s'en trouve à Lyon
de la plus haute, se mêle volontiers à la classe commerçante; que
les artistes et les hommes de lettre sont reçus partout avec faveur ;
qu'à la Faculté se trouvent des professeurs qui ont fait marcher la
science ; que l'Académie compte dans son sein des hommes distin-
gués; que, tous les trois ans, a lieu une exposition de peinture; que
les deux théâtres sont suivis quand ils sont bien dirigés ; que sur
ces deux scènes apparaissent des ouvrages estimables pour lesquels
on néglige le baptême de Paris ; que des artistes de mérite s'y sont
fixés, et, enfin, que Napoléon voulait faire de cette ville la seconde
capitale de l'Empire français.
   Et vraiment je demande pardon de cette énumération puérile; mais
la réplique ne pouvait pas être plus sérieuse que l'attaque. M. Dumas
critique Lyon, comme il aurait critiqué la toilette d'une jolie femme;
il a bien fallu lui répondre sur le même ton.

                                    THÉODORE GKANDPERKET.