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RAPPORT SUR LE RÈGLEMENT GÉNÉRAL DES PRISONS DE LYON, par

          M. L. BONNARDET ; Lyon, imp. de L. Boitel.—1858.



   C'est quelque chose de bien remarquable que la manière
dont la société procède à ses améliorations. Dans tous les temps
et surtout dans notre siècle, l'homme, forcé d'obéir à un ins-
tinct invincible de charité, a créé, tantôt par l'inspiration du
christianisme^ tantôt sous la puissance des idées philosophi-
ques, un nombre immense d'institutions destinées à soulager
les douleurs ou à corriger les vices de l'humanité. La pitié in-
génieuse apparaît^ et sous toutes les formes et avec une infa-
tigable activité, presque partout où il y a une plaie à penser, une
larme à sécher. Pourquoi donc tant de nobles et touchants
dévouements restent-ils inutiles, pourquoi les misères hu-
maines, en dépit même de ses efforts, semblent-elles s'accroî-
tre et se multiplier ? C'est que la société n'a songé à corriger
la perversité que lorsqu'elle s'est sentie blessée; à soulager
les douleurs, que lorsque le cri de détresse est arrivé jusqu'à
elle. Le secours n'est venu qu'après la chute,le remède qu'après