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2G2 sur l'autre et tous les deux sont ensuite rejelés sur les épaules et découvrent des têtes entièrement rasées. Avant de se vêlir ainsi ils font leurs prières entièrement couchés par terre. Lorsqu'on se trouve à l'entrée du cloître qui communique au chapitre, à peu-près au milieu, ori a, à sa gauche, la partie dont la construction remonte à six cents ans : les voussures sont aplaties, peu développées et leurs arê- tes très fortes ; à droite les voûtes modernes sont simples mais ne manquent pas d'élégance. En face se trouve la chapelle où saint François de Sales a dit la messe ; c'est la plus ancienne chapelle du monastère, la seule que l'ère spoliatrice de 1793 ait oublié de profaner, et où se trou- vent encore les ossements, nous allions dire les reliques, des premiers pères morts à la chapelle primitive de Saint- Bruno que les chapelles du couvent reconnaissent pour leur sœur aînée. Dans l'immensité de ces cloîtres on n'entend que le mélancolique murmure de quatre fontaines espacées dans la profondeur de ces sinistres allées; l à , tout est si- lence bien plus encore que dans aucune autre partie du monastère, et c'est cependant la partie la plus habitée, c'est là que sont les soixante cellules des Chartreux, Ce cloître a six cent soixante douze pieds de longueur, cent vingt arcades sur deux lignes parallèles. Chaque ccdlule porte une inscription choisie ou composée par le religieux qui Fhabite; quelque fois ce sont des pensées d'une heureuse concision, pleines d'énergie, quelquefois de vers qui ne sont pas bons. Far une faveur que je crois unique et que je dois à une recommandation puissante, l'entrée d'une cellule m'a été permise. C'est la cellule N ; son inscription est celle-ci : « Dans la solitude Dieu pai-le au cœur de « l'homme. — Dans la solitude l'homme parle au cœur