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'230 la cavalerie arabe s'étant tenue éloignée pour ne pas se trouver sur un terrain tout-à -fait découvert en face de notre artillerie. Nous avions perdu quelques hommes, plusieurs étaient blessés ; mais l'ennemi n'avait pu nous entamer, et ses pertes avaient dû être considérables. Toutefois son éloignement n'était point définitif; quel- ques circonstances annonçaient, au contraire, qu'il reviendrait promptement à la charge. Il s'était arrêté plus près de nous que les jours précédents ; entourés de ses innombrables feux de bivouac, nous pouvions distinguer les nouveaux renforts qui lui arrivaient. 11 était donc évident que tout se préparait pour une grande et complète at- taque ; et quoiqu'il ne soit point, je l'ai dit, dans les habitudes des Arabes de se battre après le coucher du soleil, il n'était pas moins prudent de se tenir en garde contre une affaire nocturne. Ils la ten • tèrent, mais sur un seul point, et ils furent vertement repousses. Le 23 devait être leur grand jour de bataille ; toutes leurs forces étaient réunies, et l'on savait positivement que le bey était à leur tête. Le 23 donc, à la pointe du jour, les cavaliers arabes engagèrent le combat avec nos postes; le général Rhulières et le commandant Ma- léchard parcouraient les rangs!... Us reconnurent bientôt que l'ennemi était bien plus nombreux que la veille , et ses mouvements mieux di- rigés. Les premiers rayons du soleil éclairèrent une masse compacte d'infanterie soutenue par une cavalerie immense. Les Arabes avaient incontestablement sur nous l'avantage numérique, mais nous avions sur eux l'avantage du canon et l'entente de la guerre. Pendant que l'infanterie tirait sur toute la ligne de nos fortifications, Achmet portait ses meilleures troupes contre les positions déjà atta- quées la veille, et surtout contre ce mamelon que nos artilleurs avaient si bien défendu, sorte de poste avancé qui protégeait tous nos tra- vaux, et dont Achmet, qui en sentait l'importance, ordonna plusieurs fois l'assaut. Mais Maléchard avait fait construire pendant la nuit une petite fortification, derrière laquelle les pièces étaient masquées de telle sorte que les artilleurs, ainsi abrités, ont perdu beaucoup moins de monde, et fait beaucoup plus de mal à l'ennemi.' Repoussés sur tous les points eî considérablement affaiblis, les Arabes se sont enfin décidés à battre en retraite ; après avoir donné