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culières, on ne pouvait jeter les yeux nulle part sans trouver1
 une preuve de la joie des habitants, et que la fête paraissant
devoir se prolonger fort avant dans la soirée, personne ne
songeait encore à rentrer au logis.
   Cependant Imbert Gimbre que sa vieillesse, ses blessures
et ses émotions avaient accablé, se dirigeait paisiblement
vers sa demeure de la rue Thomassin. Quel fut son étonne-
ment en voyant arrêtés à sa porte un écuyer et deux pages
aux armes de la reine mère, Louise de Savoye? L'écuyer
frappa quatre coups à la porte avec un petit marteau d'or en
disant : A messire Imbert Gimbre. Ouvrez à la reine.
   Le vieillard s'avança et se fit connaître.
   « Voici pour vous et pour vos deux damoiselles, dit
l'écuyer. Recevez de la part de la reine. J'ai ordre de
partir incontinent. »
   C'était, en effet, une lettre delà reine annonçant le retour
des enfants du roi à l'ancien échevin qui avait été chargé de lui
porter, à elle, pendant son séjour à Lyon la triste nouvelle
de la prise de François I " à Pavie, et ajoutant qu'elle donnai^
à ses deux filles, une somme de six mille écus, afin de leur
prouver sa reconnaissance pour leurs bons soins envers elle,
et aussi pour leur amour envers le roi son fils....
   Quelques heures plus tard, les fêtes étaient terminées,
les rues silencieuses : tous les habitants de la ville dormaient
d'un profond sommeil.
   Chez eux, dit Imbert Gimbre en pressant ses deux filles
contre son cœur, la joie est finie ; chez nous elle commence.
   — Oh ! répondirent celles-ci, c'est qu'il en est du service
du roi comme du service de Dieu. Le ciel ne le laisse jamais
sans récompense.
                                    J. C. POMMET.