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 A l'air dont vous y alla, me dit-il, vous savez mieux votre
 Boileau que moi-même. »
    Quant aux passages imités des anciens, Brosselte dit :
    « Bien loin qu'il eût honte d'avouer ces ingénieux larcins,
 il les proposait, par forme de défi, à ses adversaires qui s'a-
 visaient de les lui reprocher, et c'est lui qui m'a indiqué,
dans la lecture suivie de tous ses ouvrages , les sources les
 plus détournées où il avait puisé      »
    UAvertissement de Brossette se termine par ces mots, au
 sujet du commentaire qu'il publie : « On ne doit pas craindre
d'y trouver de ces vérités offensantes, ni de ces faits pure-
ment injurieux qui ne servent qu'à, flatter la malignité,
etc. Je n'ai pas dit toutes les vérités, mais tout ce que j'ai
dit est véritable, ou du moins je l'ai reçu comme tel.... »
    L'avantage de pouvoir interroger Despréaux était inap»
préciable pour un commentateur. Aussi le travail de Brosselte
offre-t-il de l'intérêt sous le rapport des anecdotes, quoi qu'il
laisse encore bien à désirer, sous ce rapport, par des omis-
sions importantes, et que même il présente de graves mé-
prises, relevées par M. de Saint-Surin , dans son beau travail
sur Boileau (1). Brossette a de l'instruction, mais ses rap-
prochements, lorsqu'il ne les doit pas à l'auteur, offrent peu
de justesse. On lui sait gré de s'être affranchi des obligations
que lui imposait la critique, lorsqu'on lit le petit nombre
de discussions littéraires dans lesquelles il est entré. Il ne
paraît pas avoir toujours saisi les explications données par le
satirique. Les observations qu'il lui adressait étaient, en gé-
néral, ou si minutieuses , ou si dépourvues de solidité, qu'il
en recevait quelquefois des réponses bien propres à refroidir
une admiration moins dévouée, à décourager un amour-
propre moins docile (2).
  On ne saurait trop regretter que la seconde édition, que

   (1) Voyez la Table des matitres, t. i, au mot Brosselte.
   (2) Voyez le t. iv, p. 4 6 t , 476 et 578 des OEuvres de Boileau, édit. da
M. de Saint-Surin.