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462 LES JULLIACIKNS AU SIEGE DE LYON lequel tout orateur sans-culottiste croyait devoir proférer les plus terribles menaces; ou encore, comme l'écrit Balleydier, (1), provoquèrent-ils la colère des patriotes par leurs insul- tes et leurs railleries inconsidérées ? Toujours est-il, que le 23 août, dans la nuit même fixée pour le départ, huit officiers subalternes (2) les dénoncèrent au prince de Hesse. Ce der- nier envoya aussitôt des compagnies du régiment de Vexins, qui arrêtèrent les prétendus coupables(3)et quarante-huit cavaliers fidèles disposés à les suivre. Conduits à la prison de Roanne, puis au château dePierre- Scize, ils attendirent mais en vain leur élargissement. Il fallait aux clubistes des victimes : c'étaient eux qu'on avait choisis. Le dimanche 9 septembre, à 3 heures de l'après-midi, une bande d'émeutiers traverse la ville à la hâte, arrive à Pierre-Scize, et gravit le long escalier qui aboutit à la poterne. Quelques grenadiers refusent le passage ; M llc de Bellescize, fille du gouverneur malade, affirme qu'on n'entrera pas sans un ordre supérieur, et fait croiser les baïonnettes. Des cris (1) BALLEYDIER, I., 86. (2) (Archives du Rhône : Liasse des dénonciateurs et dénoncés). Une pièce signée de Ferdinand Gavot, chevalier de Saint-Louis, lieutenant- colonel de cavalerie réformé, donne les noms de ces dénonciateurs. En tête on lit celui du lieutenant Petit Guillaume. ( 3) Ils étaient neuf : le colonel de Menou ; le lieutenant-colonel marquis Gabriel de Péchinec-Desperrières, né à Langres en 1759, démissionnaire en juin ; les trois capitaines de Forget, Alexandre- Honoré-Pierre Bryet, chevalier de Fortmanoir, né le 17 juillet 1761, aide de camp de M. de Pargnat, maréchal de camp, et de Vinay ; — le lieutenant Achard ; — les trois sous-lieutenants de Mellot, Marc- Antoine Barret de Roux, et Gavot. Les 48 cavaliers, incarcérés à la prison Saint-Joseph, ne durent la vie qu'à l'arrivée d'un bataillon de la garde nationale.