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                  MARIUS ET LUDOVIC PENIN                        91

comprit qu'il fallait laisser aux jeunes libre carrière et se retira
dans la propriété acquise par lui deux années auparavant à
Barjols, son pays natal. Les circonstances dans lesquelles il
avait fait cette acquisition méritent d'être retenues. Donc,
en 1858, les événements ayant donné aux royalistes l'espoir
d'une prompte restauration monarchique, M. Penin s'était
mis, avec une ardeur toute méridionale, à graver les coins
de la monnaie du futur roi. Quatre coins sont sortis de ce
travail, celui de la pièce de 50 centimes, n° 62, du cata-
logue, et les coins de trois pièces de 5 francs, n os 63, 64
et 65, coins qui n'ont jamais été trempés, et par conséquent
n'ont jamais servi. On conçoit toutefois que la frappe
devait être entourée de grandes précautions pour échapper
aux investigations de la police impériale; c'avait été le but
de l'acquisition de Barjols.
   A Lyon, Ludovic Penin, bientôt père, avait transformé
rapidement son mode de travail. Alors que, jusqu'à ce
moment, il s'était borné à faire de la gravure, il résolut de
produire pour son propre compte et, conservant la pro-
priété de ses coins, de vendre ses médailles. Son entreprise
prit de suite un essor considérable. Il s'était, du reste,
imposé en maître dès ses débuts, avec ses deux médailles
de Notre-Dame-du-Puy, nos 87 et 88, qu'il considérait
comme sa première œuvre absolument personnelle. Ces
pièces figurèrent à l'exposition de la Société des Amis des
arts de 1862, la seule à laquelle il ait jamais participé.
   Il y avait joint un médaillon, représentant l'agriculture,
et un bas-relief en bronze, la petite danse des Morts,
d'après Holbein. Cette dernière œuvre fut acquise par
Ducoin et fit partie de sa célèbre collection macabre,
dispersée l'année dernière, sous le marteau du commissaire-
priseur.




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