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2 I8 ARCHÉOLOGIE PRIMITIVE ET PREHISTORIQUE qu'il était posé, comme partout ailleurs du reste, sur le sol, sans mortier ni béton, sa face plane formait la superfi- cie de la chaussée; des pierrailles remplissaient les inters- tices entre les blocs et les consolidaient. Ces pierrailles, sur les côtés et le dessous des blocs, étaient d'une telle fraîcheur de casse et non de taille, qu'on aurait dit qu'ils sortaient de la carrière. Chose à remarquer, bien que la chaussée ait dû être fréquentée pendant des siècles, elle ne portait pas de traces de passage de roues, ni même de traces apparentes d'u- sure; donc, les roues des chars, s'il en passait sur ce point, et les sabots des bêtes de somme n'étaient pas ferrés à l'époque où la circulation se faisait sur la voie antique, dont le fragment est resté intact sur plusieurs points, comme un témoin irréfutable et indéniable. Si l'on rétrograde un peu à l'ouest dans la direction d'Yzeron, on trouve bientôt un chemin qui se dirige vers le sud-est et passe au lieu dit « Remparts » le long et en amont des restes d'une maison incendiée depuis long- temps ; ce chemin a 2 mètres, 2 m ,50 de largeur; il est pavé, sur certaines portions, mais les pavements sont moins volumineux que ceux de l'ancienne voie visible au Charrey. Ce chemin arrive sur un premier replat, puis un chemin se détache à droite et monte au sud, à travers champs et bois, jusqu'au replat ou col, dit au « Colombier », sis entre la montagne de Pied-Froid à l'ouest et le mamelon Rochas à l'est. Ce chemin est pavé dans la traversée d'un taillis non encore défriché. Avant d'arriver au col ou replat, le che- min disparaît ; il a été, comme sur tant d'autres endroits, envahi par les paysans, labouré et annexé aux champs voi- sins, on voit encore à l'est, le talus qui rachetait la pente pour soutenir la chaussée.