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286            LES JULLIACIENS AU SlÈGK DE LYON

   « Ayant fort bien réussi des expériences publiques de
« physique, il fut envoyé, le 10 septembre 1752, jusqu'à
« Villers-Cotterets, rendre au nom de son père ses respects
« à Mgr le duc d'Orléans », qui passait alors la revue de
ses deux régiments dans la plaine de la Ferté-Milon (1).
L'enfant, émerveillé par tout ce qu'il avait vu, écrivit à ses
parents une lettre enthousiaste, sollicitant l'autorisation
d'entrer immédiatement dans l'un de ces corps. Deux mois
après, Mme de Chènelette adressait au Révérend Père supé-
rieur la lettre que voici :
             « Mon Révérend Père,
  « Vous trouverez icy une letre de change de 500 livres
« pour les différens besoins de mon fils, pour lequel j'ay
« encore recours à vos bontés ordinaires. Nous avons reçu
« sa lettre de son retours de Villerscotrets, et nous avons
« été surpris de ses désirs à ce point immodérés. Je vous
« prie de luy faire acroire que nous luy permetrons jamais
« de s'offrir àces régiments, sy jeune encore. Il sera touiours
« trop tôt pour une mère de le pleurer, car en ces tems
« de guerre malheureuse, combien peu sont revenus!
« Quel besoin de changer ce que nous luy avons autorisé
« avec sy grans regrés ! Quel avantage recevrait-il là de ses
« aptitudes pour les mathématiques et la phisique, que
« vous assurés si peu ordinaires ! Qu'il reste donc dans vos
« conseils pour notre plus grand calme du cœur !
  « Il m'a demandé de soutenir une thèse généralle à la fin
« de l'année, je luy accorde, contant que ce sera sans dédi-
« cace, et par conséquant que la dépense n'en sera pas
« audela d'une centaine de livres (2). Il m'a encore

    (1) Voir la Galette de France du 30 septembre 1752, no 23. p. 93.
    (2) L'impression de la thèse revint à 76 livres. On lit une courte