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140 L ITALIE
Qui montrera la courbe heureuse et l'harmonie
De ces monts radieux
Où vont errer encor des peuplades bénies
De déesses, de dieux ?
Et qui saura surprendre au vieux fronton des temples,
Signe mystérieux,
Le langage sacré relatant les exemples,
De tant d'hommes pieux ?
S'il ne sent ses pensers, son esprit et son âme
Vibrer et s'émouvoir,
Sous le pavillon bleu de ce pays de flamme
Et s'il ne sait pas voir,
Eiumi le voile, ardent du réel, les légendes
Et dans l'averse d'or
Du splendide soleil brûlant ravins et landes,
Le passé vivre encor.
Celui-là seul est digne aussi de te comprendre
Qui s'approche de toi,
Reine auguste, Italie, ô Mère douce et tendre,
L'âme pleine de foi.
Le culte que lu veux est un culte superbe,
Sans réserve absolu;
Il doit tout recouvrir, s'étendre comme l'herbe
Dont le sol est vêtu ;
Il doit comme un grand aigle au milieu de l'espace
Planer et demeurer,
Et, tandis qu'ici-bas tout se flétrit et passe,
Toujours persévérer.