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               CHRONIQUE DE JUILLET IQOI                155

le souffle d'une éloquence contenue et les élans d'un grand
cœur.
   14 juillet, fête nationale, aggrémentée cette année du
chant de l'Internationale et de la Carmagnole. Aucun inci-
dent à signaler.
   Le 21 juillet, élections au Conseil général et au Conseil
d'arrondissement, ballottage pour plusieurs sièges; en
résumé, plusieurs changements notables au sein du Conseil
général. Le dimanche du ballottage, le 28 juillet, un orage
épouvantable, mêlé de grêle, causait des dégâts considé-
rables dans le Haut-Lyonnais et dans la vallée de la Saône.
   La nouvelle qui nous parvient le 31 juillet qu'un
puisatier a été enseveli près de Chartres et que des équipes
de génie ont été envoyées pour le dégager, remet en
mémoire l'odyssée du puisatier du Pont-d'Eeully, nommé
Giraud, qui fut pris le 15 avril 1854, sous un éboulement,
dans la propriété de M. Moyne, appartenant aujourd'hui à
M. Picard-Marix.
   A la première nouvelle de l'accident, un capitaine du
génie, M. Robinet, accourait avec un certain nombre d'hom-
mes et dirigeait les travaux de sauvetage, que la nature
sablonneuse rendait extrêmement difficiles.
   On pouvait, dès le même soir, à l'aide d'un tube en fer-
blanc, communiquer avec le puisatier et lui faire par-
venir quelques aliments. On creusait parallèlement un puits
de neuf mètres de profondeur, ainsi qu'une galerie destinée
à mettre les deux fosses en communication. Ce travail ne
s'exécuta pas sans de grandes difficultés. Aussi tout Lyon
se porta-t-il sur les lieux de l'éboulement. Le 3 mai, après
vingt jours de souffrances atroces, le pauvre puisatier fut
délivré.
  L'accident du Pont-d'Eeullv avait eu dans toute la France