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PIERRE D ' É P I N À C 165 œuvres de Pierre d'Epinac. Des lacunes ne sont pas préci- sément des défauts ; mais j'aurais été heureux de rencontrer ces perfections de surcroît qui, sans ajouter grand'chose à la valeur du livre, en eussent rendu l'usage plus commode. Je suis aussi obligé, en conscience, — mais ce reproche ne regarde plus l'auteur, — de me plaindre de la mauvaise qualité du papier, qui supporte à peine le passage du cou- teau. On tremble pour l'avenir de ces livres si pauvrement imprimés. Dans trois ou quatre siècles, il n'en survivra, je le crains, qu'une poussière qu'il faudra dérouler, comme les papyrus d'Herculanum, par des miracles d'industrie. L'ouvrage commande le respect et l'admiration par la pro- digieuse étendue des recherches sur lesquelles il est solide- ment assis. Que dirait le bon Péricaud, qui jadis avait écrit quelques pages sur Pierre d'Epinac, s'il voyait ce que sa modeste notice est devenue entre les mains d'un érudit armé de toutes les ressources de l'histoire?M.Richard a-t-il donc tout vu, tout examiné, tout pesé ? C'est ce qu'il ne faut jamais dire, parce que ce n'est jamais vrai, et parce que c'est impossible; toujours et toujours il restera, sur quelque rayon ignoré des bibliothèques et des archives, le petit document révélateur qu'on ne soupçonnait pas. Mais tout ce qu'on peut, en raison et justice, demander à la patience, au travail, à la ténacité, à l'âpre poursuite de la vérité, ce livre nous le donne amplement. De telles œuvres pourront être critiquées pour quelques parties de leur exécution ; elles seront protégées par la masse robuste et indestructible de leurs matériaux. On ne les lira pas beaucoup peut-être, mais on ne cessera pas de les consulter. Et cette réputation d'estime vaut bien, sans doute, certaines réputations litté- raires plus bruyantes.