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446 UNE VIEILLE MAISON LYONNAISE
demeurant à Lyon, 27, port Saint-Clair, maison Auriol,
pour 90.000 francs (18 mars 1843. Berloty, notaire). A
cette époque, la maison porte le 11° 5 ; elle a pour confins
au matin Lasserre, au soir Vvc La Yerpillière, au midi
rueGrenette, au nord Joly. Cette valeur étant très infé-
rieure à celle des biens vendus, Mmc Roussel offre pour
l'avoir 24.000 francs de plus, ce qui est accepté (Boffard,
notaire à Lyon).
Rappelons ici que Mme Roussel était la sœur de notre
excellent ami et confrère, Paul Saint-Olive, dont la mcdestie
égalait le talent, dont la science lyonnaise était inépuisable
autant que libérale envers les débutants, et qui, par la plume
et par le crayon, a contribué plus que personne à sauver de
l'oubli les vesligia lugduncnse.
Mrae Roussel légua sa maison à ses deux filles, Mmes Payen et
Gourd, qui l'eurent après son décès, 26avril 1868. La maison
portait le n° 11, qu'elle avait encore lors de sa vente et de
sa démolition. En partage de famille ( n mars 1880),
elle fut estimée 65.000 francs. La maison neuve, bâtie en
1895-96 par M. Clermont sur son emplacement porte
le n° 9.
Je ne suis entré dans le détail de ses destinées modernes
qu'en raison des noms connus et honorables, qui sont encore
représentés à Lyon, et qui figurent parmi les vicissitudes de la
maison d'Artaud de Varey.
Ainsi disparaissent, mordues par le pic et la pioche, plus
encore que par la dent du temps, lempus edax rerum, nos
anciennes demeures lyonnaises, hôtels, maisons patrimo-
niales, auberges pittoresques, comme ont disparu certains
monuments d'art, plus fragiles, qui gênaient l'activité
moderne à qui la ligne droite est chère, ou offusquaient
l'étroitesse de certains esprits, que gênaient l'aspect des