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368 NATALIS RONDOT Les presses lyonnaises étaient, au XVIIe siècle, très nombreuses et char- gées de travaux ; la décoration des livres par la gravure était devenue, à Lyon, inséparable de l'imprimerie. On ne se contentait plus de planches grandes ou petites qui représentaient, accommodés au goût français, les sujets sacrés ou profanes des livres. On avait introduit autant qu'on l'avait pu d'autres moyens d'ornementation : la marque de l'imprimeur ou celle du libraire, le frontispice, les vignettes, les portraits, les ban- deaux, les fleurons, les culs-de-lampe, les lettres initiales historiées. On s'était trop habitué à donner aux livres cette parure pour y renoncer, et il fallut continuer ce travail d'enjolivures. On le fit avec ardeur au XVII" siècle. Il est singulier que, de nos jours, on ne se soit pas appli- qué plus tôt à chercher comment on a pu alimenter cette production dont l'activité nous étonne. Ainsi s'exprime N. Rondot dans Les Graveurs d'estampes sur cuivre à Lyon au XVIIe siècle, et le but de l'ouvrage est la recherche des artistes qui contribuèrent à l'épanouissement de l'école lyonnaise. L'auteur a réuni cent deux notices biographiques sur les graveurs qui ont marqué leur trace à Lyon à cette époque. Beaucoup parmi eux, et non des moin- dres, sont nés à Lyon : Jacques Stella, Pierre Drevet, F. Cars, Jacques et Antoine Brunand, Claudine Brunand, Claudine et Antoinette Bouzonnet-Stella, Germain Audran, P-M. Ogier, Grégoire Huret. D'autres y ont acquis droit de cité: Charles et Claude Audran, Thomas Blanchet, Adrien Van derKabel. Deux familles d'artistes graveurs ont fait l'objet de co- pieuses monographies publiées à part, les Thurneysen et les Spirinx. Les Thurneysen descendaient d'une ancienne et fort honorable famille de Bâle. Jean-Jacques Thurneysen naquit dans cette ville, en 1636. Il vint à Lyon en 1656, séjourna à Turin et à Bourg-en-Bresse, et revint se fixer à Lyon en 1662. Son fils, Jean-Jacob Thurneysen, est né à Lyon, en 1668.Les Thurneysen étaient protestants; malgré cela, ils ont gravé de nombreux ouvrages religieux, des portraits, des frontispices. On doit à Thurneysen père, les planches de