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272           LES JULLIACIENS AU SIEGE DE LYON

ces derniers, faire remarquer certaines coïncidences curieu-
ses et présenter quelques documents inédits. Je voudrais
aussi montrer comment l'Académie royale de Juilly paya
largement le tribut du sang à la cause de ceux qui l'avaient
fondée et protégée pendant deux siècles.
   L'agitation créée par les clubs, l'exaltation des masses
populaires, le pillage et l'incendie des châteaux, l'échec des
autorités municipales seules capables de garantir l'ordre,
commençaient à effrayer nos bourgeois, opposés par tem-
pérament à toute modification profonde du régime social.
Plusieurs résolurent de réagir. Us s'adressèrent au roi en lui
proposant d'abandonner Paris et de se réfugier à Lyon. Des
pamphlets, répandus avec profusion parmi le peuple, fai-
saient déjà souhaiter à ce dernier la réalisation d'un plan,
qui eût sauvé le monarque et le pays tout entier. Quatorze
mille hommes de troupes, sous prétexte de renforcer la
frontière ou d'apaiser les émeutes, étaient dispersés dans les
environs ; la noblesse, secrètement avertie, accourait en
foule dans notre ville ; un julliacien, le maréchal de camp,
Alexandre Le Filleul de la Chapelle (1), commandant de

     (1) Alexandre-François-Marie Le Filleul de la Chapelle est né le
12 août 1757 au château de la Chapelle-Gautier (Normandie). Elève
de Juilly du 12 septembre 1745 au 26 août 1750, mousquetaire le
I e r octobre suivant, enseigne aux gardes françaises le 3 octobre 1751,
sous-lieutenant le 2 janvier 1759, aide-major le 14 janvier 1770, colonel
du régiment de Bassigny le 14 mai 1776, brigadier le i c r mars 1780.
maréchal de camp le 1 " janvier 1784, commandant une brigade
d'infanterie en Bretagne le 1e1' avril 1788, chargé de la vérification des
comptes des régiments le 12 août 1790, envoyé à Lyon le 7 septem-
bre 1790, rappelé à Paris le 2 janvier 1791, il émigra et remplit pen-
dant plus de 15 ans, auprès du roi Louis XVIII, les fonctions de
ministre de la guerre. Il mourut à Hartwell, avec le grade de lieute-
nant général.