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              LES JULLIACIENS AU SIEGE DE LYON                       271

essayait de rejoindre les troupes sardes formant cordon
au delà de la frontière. Dénoncé par un ancien domesti-
que, qui l'a reconnu malgré son habit bleu de garde natio-
nal, il est arrêté sur l'ordre des officiers municipaux de
Bourgoin et traîné jusqu'à la maison commune. On le
fouille, on trouve plusieurs lettres dans la coiffe de son
chapeau. Le peuple ameuté accourt en foule et réclame à
grands cris la lecture des documents interceptés. M. Le
Gouvelot, assurent les feuilles du temps ( i ) , allait prévenir
les princes que les royalistes quitteraient la capitale le 19 ou
le 20 juin pour marcher au-devant du comte d'Artois.
   La lettre confiée à M. d'Anglade et les dépêches saisies
sur M. Le Gouvelot n'éclairent-elles pas d'un jour nouveau
les événements qui se préparaient alors ? En particulier, ne
donnent-elles pas leur véritable sens aux premiers incidents
restés jusqu'ici sans explication satisfaisante ? Pour se
rendre un compte exact des sentiments politiques de nos
compatriotes, ce sont les pièces secrètes de ce genre, trop
rares malheureusement, qu'il faudrait recueillir, de préfé-
rence aux écrits officiels, remplis d'erreurs manifestes et de
faussetés volontaires destinées à tromper les deux partis.
Loin de moi la pensée d'attribuer le projet et tout le mérite
de la résistance lyonnaise aux seuls élèves de notre vieux
collège (2). Je voudrais simplement, en retraçant le rôle de


  (1) Voir le 'Patriote Français, n os 349, p. 3 et 350, p. 3. Trouard de
Riolle, ancien maire de Pont-à-Mousson. avait été arrêté à Bourgoin le
12 juillet. Voir le Courrier de Lyon.
    (2) Les Lyonnais, bourgeois et peuple, se sont révoltés contre la
Convention pour la liberté, leur liberté, comme ils l'avaient fait au
x i n ! siècle. Le mouvement insurrectionnel a été habilement exploité
par les royalistes. Tous nos historiens l'affirment sans le prouver. C'est
uniquement ce point spécial de la lutte que nous avons voulu dévelop-
per.