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266        CONSIDÉRATIONS SUR Q.UELQUKS ÉCOLES

Beaux vers agréables à lire. Mais Joachim Gasquet a trop de
personnalité pour s'astreindre à subir toujours l'inspiration
d'autrui, même quand cet autrui est l'auteur des Quatre
vents de l'esprit. Sa Muse doit prendre un essor plus vif.
Elle n'a pour cela qu'à tendre la main à Pégase qui l'em-
portera au splendide ciel de la fantaisie pendant que du sol :
        Nous suivrons dans l'éther son sillon lumineux.

   La tradition est une belle chose. Qu'on y reste fidèle, je
le veux bien, tout en allant de l'avant avec prudence mais
continuité. Quel nom donner à l'Avenir s'il recule vers le
Passé sous prétexte d'édifier à nouveau ce qui l'est déjà et
de répéter ce qui a été dit ? J. Gasquet, lui, ne répète rien ;
il est assez riche pour cueillir les idées sur son propre ter-
rain. Mais c'est parce qu'il est merveilleusement doué que
je forme le vœu tout amical de le voir se dégager définiti-
vement des formules d'école pour nous donner les fleurs
de son âme ardente et harmonieuse.




   Leconte de Lisle eût félicité M. Henri Rouger de son
habileté à manier les termines. De fait, ce poète qui nous
offre une seconde édition du Jardin secret(i), mérite d'être
loué pour sa conscience et sa correction. Je lui voudrais
plus de mouvement et de vie. Mais il ne s'agit pas ici d'in-
diquer mes préférences. Je dirai donc que les vers d'Henri
Rouger valent par leur préoccupation de la Beauté et rachè-
tent par de jolis détails une inspiration un peu austère par-
fois. Qu'on ne s'y trompe pas, d'ailleurs : Sous des dehors


  (i) Lemerre.