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                  CHRONIQUE D'AOUT I 9 O I                  239

que l'introduction du tissage ne pouvait offrir qu'un inté-
rêt secondaire.
   On sait quels ont été les débuts de notre manufacture de
soierie : Turquet, d'un côté, et Rollet Viard, de l'autre,
en furent les initiateurs et les premiers maîtres-gardes de
la communauté.
   Je n'aurai garde d'omettre l'étude si intéressante, lue
dernièrement à la Société d'économie sociale, à Paris, par
MIle Roehebillard, sur le Travail de la femme à Lyon, mono-
graphie très curieuse des syndicats des femmes.
   L'auteur n'est pas de ceux qui poussent la femme aux
carrières prétendues libérales. Elle estime « qu'une blanchis-
seuse, une dévideuse, une tisseuse, une couturière, une
simple employée accomplissant vaillamment leur tâche
journalière ont droit à autant d'estime qu'une doctoresse
ou une femme de lettres ».
   Mais elle croit à l'efficacité du groupement pour diriger
et achever l'évolution qu'ont nécessitée les transformations
industrielles et sociales.
   Elle a donc créé des syndicats qui sont à la fois des oeuvres
d'éducation et des institutions de protection pour l'ouvrière;
oeuvre d'éducation aussi pour la femme riche ou aisée,
puisqu'elle est appelée à donner son concours et à se rappro-
cher de la femme qui peine, autrement que sur le terrain
de la charité.
   « Chères camarades, dit en terminant MUc Roehebillard,.
ce qui fait le pays, c'est le cœur des femmes, des mères, des
soeurs, et lorsqu'un peuple a de fortes et courageuses mères,
ce peuple est grand. Les hommes font les lois, mais si
pauvres que nous soyons, nous, comme femmes, nous
avons la mission de transmettre dans le pays les grands tré-
sors nécessaires : « Dieu, la loi morale, la justice. »