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CHRONIQUE D'AOUT I 9 O I 235 En revanche des mesures draconniennes ont été prises depuis contre les érudits, les vrais travailleurs, qui ne vont pas dans nos Musées, dans nos Bibliothèques pour y prendre l'empreinte des serrures. Le monde des savants proteste... in deserto. Nul ne s'occupe de ses justes plaintes. Entre temps la Société des Artistes Lyonnais, composée des transfuges de la Société lyonnaise des Beaux-Arts, nomme son bureau et se donne pour président M. Saint- Cyr-Girier un artiste consciencieux et d'un talent incontes- table. Nous attendons la Société à l'œuvre. On nous annonce aussi la création future à Lyon, comme dans plusieurs grands centres, d'une école d'architecture régionale qui fournira un enseignement pratique, adapté à l'esprit, à l'esthétique, aux besoins réels de chaque pays. Nous ne pouvons qu'encourager tant de bon vouloir. Les architectes qui en sortiront, munis de leur diplôme, n'auront pas, nous dit-on, l'ambition d'édifier des palais ; ils seront hors d'état de dresser le plan de ces fastueux ensembles qu'on propose d'une manière constante à l'École des beaux-arts, comme sujet de concours; ils ne construi- ront ni l'université de Californie, ni l'Institut américain de Paris, mais ils remplaceront avantageusement, dans les provinces, les entrepreneurs qui construisent par routine, les agents voyers qui abusent de la candeur du public pour usurper les fonctions d'architectes. Ils construi- ront des magasins, des chais, des usines, des petits hôtels de ville, des écoles, des maisons de plaisance, des maisons de rapport, et ils construiront honnêtement, sans dépasser leur devis, sans rêver à l'excès du grand art. On en fera des hommes utiles et modestes. C'est beaucoup. Il serait superflu de leur demander davantage. Dans les lettres même activité. Une statistique curieuse