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             LA MORT DE GUILLAUME DU BELLAY                        137

dit-il, que ses papiers, les manuscrits qu'il avait dans ses
coffres disparurent, égarés ou dérobés. On a perdu ainsi
cette Histoire générale des Gaules, pour laquelle il avait mis
l'antiquité au pillage. » C'est une supposition qui aurait
besoin d'être prouvée.
   On connaît l'épitaphe de Guillaume du Bellay par Clé-
ment Marot :
                  Arreste toy, lisant;
                   Cy dessoub^est gisant,
                  Dont le cueur dolent fay,
                   Ce renommé Langeay,
                  Qui son pareil n'eust pas ;
                  Et duquel au trespas
                  fédèrent pleurs et larmes
                  Les lettres et les armes.

  Le poète Joachim du Bellay, cousin de Guillaume, tra-
versant Saint-Symphorien quelques années plus tard, rima
sur la mort du « grand Langey » deux sonnets ( i ) dont
voici le premier :

    D'UN SONGE QU'IL FEIT EN PASSANT A S. SAPHORIN.

        Triste et rongé du soing qui plus me nuict,
        Pour le regret qui m'englace et m'allume,
        Je retournois, sur l'hosielière plume,
        Mes membres las sous l'horreur de la nuict :
        Quand le courrier, qui les timbres conduict,
        Devant mes yeux qu'en pleurant je conmme,
        Feit apparoir, plus grand que de cousiume,
        Ce grand Langé, qui par les astres luict.

  (1) Les Œuvres françaises de Ioachim du Bellay. Paris, Federic Morel,
1573, 2 vol. pet. in-8° (t. I er , ff. 206 va et 207).