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138          LA MORT DE GUILLAUME DU BELLAY

        Lors effroyé de voir telle merveille,
        Tout tressuant en sursaut je mesveille.
        Ha (dy-je lors) voicy le mesrne lieu,
        Où de ïAnge l'esprit inimitable,
        Esprit sur tous à Charles ( 1 ) redoutable,
        Laissa le Roy, pour s'en aller à Dieu.
   A ce sonnet médiocre, je préfère neuf vers de Charles
Fontaine (2), et je les cite avec d'autant plus de plaisir, en
finissant cet article, que Fontaine a longtemps vécu à Lyon,
et qu'il est un peu des nôtres :

         D E LA MORT DE MONSIEUR DE LANGEY.

        Phebus et Mars, l'un beau, l'autre puissant,
        Avoyent laissé et la harpe et la lance,
        Voyans Langey, helas, trop languissant,
        En son corps plein de grâce et d'excellence.
        Puis quand la mort le mit en défaillance,
        Incontinent harpe et lance ont reprins,
        Non pour jouer et user de vaillance,
        Mais pour les rompre en ires grand desplaisance,
        D'aspre regret surmonte^ et surprins.

                                                      REURE.




  (1) Charles-Quint. Il dit, en apprenant la mort de Guillaume du
Bellay : « Il m'a fait plus de mal que tous les Français ensemble ».
   (2) Les Ruisseaux de Fontaine. Lyon, Thibauld Payen. 1555, in-8°,
(p. 121).