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PENDANT LA PERIODE REVOLUTIONNAIRE I3 I Telle fut la destinée des quarante membres ordinaires qui formaient l'Académie de Lyon, en 1789. Il faut recon- naître que cette brillante Compagnie se laissa surprendre par la Révolution, comme tous ceux qui détenaient alors une parcelle des pouvoirs publics. Heureuse de vivre jusque- là , au sein des privilèges, elle n'avait pas pensé à préparer des cahiers de doléances pour la réunion des Etats généraux, ni à faire aucune économie en vue de l'avenir. Trois de ses membres pourtant, furent députés à la Constituante, un à l'Assemblée législative, et trois autres à la Conven- tion nationale, dont un ministre de l'Intérieur. Ajoutez à cela que les deux premiers maires élus de la ville de Lyon furent choisis dans l'Académie, en 1790, 91, 92, et qu'un troisième académicien (1) fut encore porté à la mairie par le suffrage des électeurs, en 1793, sans qu'il ait pu toutefois en exercer les fonctions. Il semblait qu'avec de tels patro- nages cette Compagnie dût pouvoir traverser, sinon sans danger, du moins sans naufrage, la tempête révolution- naire. Elle l'espéra beaucoup sans doute, aussi longtemps que le parti modéré resta maître de la situation politique ; mais à la fin de 1792, le jour où elle se vit chassée de l'Hôtel de Ville par les nouveaux Corps administratifs, et reléguée dans un coin du Grand-Collège, elle perdit visible- ment toute espérance. Le dernier semestre de ses travaux nous apparaît comme une sorte d'agonie littéraire et scien- tifique, et le décret du 8 août 1793, comme l'acte d'enre- gistrement de son décès. J. BONNEL. (1) Gilibert.