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122                L'ACADÉMIE DE LYON

dû au conventionnel Daunou, obtint le prix. Toutefois,
en raison des circonstances politiques, l'Académie ne jugea
pas qu'elle pût, selon l'usage, décerner cette couronne en
séance publique; le lauréat fut simplement avisé de son
succès par une lettre du secrétaire perpétuel et engagé à
publier son travail par l'impression.
   Enfin, il y eut aussi, dans ce premier semestre de 1793,
quelques rapports plus ou moins officiels sur des découvertes
que l'Académie fut chargée d'examiner, à la demande des
autorités constituées. Dès le 8 janvier, le premier syndic
du district de Lyon avait envoyé une requête présentée par
un nommé Martini, se disant inventeur d'une machine à
battre le blé qui, dans un moment où l'on manquait de
bras, offrait les plus grands avantages. Trois commissaires
furent nommés pour examiner la machine; mais l'un
d'eux, c'était Boulard, revendiqua immédiatement pour
lui-même la priorité de l'invention; il expliqua avec force
détails son propre projet, et il ne fut plus question de
l'invention du sieur Martini.
   Le 24 février, M. Reux, ingénieur desponts-et-chaussées,
avait présenté, avec planches et dessins à l'appui, un projet
de construction d'un pont de bois, d'une seule arche, de
300 pieds d'ouverture, en annonçant que ce pont parais-
sait exempt de toute espèce de poussée. On nomma des
commissaires pour l'examiner, mais le projet, ayant déjà
obtenu un prix à l'Académie de Dijon, on s'abstint de
formuler un jugement sur l'invention.
   Il en fut de même d'un procédé publié par M. Cadet de
Veaux pour ôter à la mélasse son goût fade et acre et la
rendre propre à remplacer le sucre de canne qui était de-
venu d'un prix exorbitant. L'Académie constata bien vite
que le procédé était connu depuis longtemps.