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82 MARIUS HT LUDOVIC PENIN et des Ecrevisses. Ce fut là que naquit, le 15 août 1807, Marius-Ponce-Jean-Baptiste Penin : ce fut là aussi que se passa son enfance ; ce fut là , au foyer paternel, qu'il puisa les grands sentiments qui devaient emplir sa vie tout entière, une foi religieuse des plus ardentes, un culte pro- fond pour l'art, un inébranlable attachement à la cause monarchique. Son père, Joseph-Louis Penin, avait apporté au service de cette cause un tel dévouement que, quatre mois après la rentrée de Louis XVIII, il avait été décoré, le 19 août 1814, de l'ordre du Lys. Il était orfèvre; malheu- reusement, il mourut en 1815, et bien que de son mariage avec Françoise-Thérèse Cavalier, il n'ait eu qu'un fils, sa disparition dut être pour les survivants une cause de gêne, car, dès 1821, on trouve Marius travaillant comme ciseleur dans une maison d'orfèvrerie de Nimes, la maison Chau- dordy. Dans sa notice sur Reboul, A. de Pontmartin a indiqué que dans le Midi « la communauté des croyances religieuses et des affections politiques est une condition d'égalité morale, un lien plus puissant que toutes les similitudes de rang et de fortune. » La liaison devient à plus forte raison intime, lorsque la parité des conditions sociales se joint à la communauté d'idées. C'était précisément le cas pour Reboul et pour Penin et, de cette époque, date entre eux la plus tendre amitié, amitié dont on retrouve la trace leur vie entière, et que la mort seule a pu rompre. Naturellement, lorsque plus tard Penin fut fixé à Lyon, Reboul ne manqua pas de prendre gîte chez lui à chacun de ses passages. A quelle époque Penin vint-il à Lyon ? Nous ne le savons pas exactement. Il y habitait depuis plusieurs années lorsqu'il épousa, le 24 mars 1830, Marie-Madeleine Sou- chon, née le 29 ventôse an XII, de Jean Souchon et de