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          PENDANT LA PERIODE REVOLUTIONNAIRE                19

l'Etat payât la dette de la ville de Lyon qui s'élevait à
40 millions. Le rapport municipal de la dette de Lyon
avait été rédigé par Bruyset. Les concurrents pour les prix
de l'Académie n'avaient jamais été plus nombreux; le temps
manqua aux commissaires pour lire et apprécier tous les
mémoires avant la fête de la Saint-Louis : oiï,dut ajourner
la proclamation des prix à la rentrée d'automne. En somme,
la marche de l'Académie semblait avoir repris son cours
normal sous la direction de l'abbé Tabard, et, de fait, le
procès-verbal du 23 août était en droit de constater que les
séances étaient bien remplies dans un temps où les intérêts
de la politique tenaient éloignés presque tous les esprits de
la culture des muses.
   Il y avait pourtant dans le ciel académique un point noir
qui allait bientôt se changer en orage. Claret la Tourrette
avait annoncé que l'ancien évêque d'Autun, Talleyrand de
Périgord, venait de faire à l'Assemblée nationale la motion
de supprimer les académies. Quelques jours après, le
6 septembre 1791, il communiqua à l'Académie une lettre
et une délibération de la Municipalité lyonnaise, en date de
la veille, par laquelle elle informait l'Académie qu'étant
obligée de fournir dans l'hôtel commun le logement néces-
saire à l'un des corps administratifs de la ville, elle se
voyait à regret forcée de demander à cette Compagnie de
vider les appartements qu'elle y occupait, ainsi que sa
bibliothèque, avant le 30 octobre prochain, et de faire
transporter ses livres et ses effets divers dans le logement
qui lui est offert au collège de la Trinité, en conséquence de
l'examen et de la reconnaissance qui en seront faits par les
commissaires de la Municipalité et ceux de l'Académie.
  L'injonction municipale était claire et formelle. Les
académiciens se demandèrent tout d'abord si elle était juste :