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i8 L'ACADÉMIE DE LYON la présida, à la place de l'abbé Jacquet, toujours à Marseille, et à défaut de Jars, toujours à la campagne. Après le compte rendu du dernier semestre par le Président, on entendit une lettre adressée au député Delandine par l'abbé Tabard ; dans cette lettre, l'abbé réfutait fort spirituellement les idées de Bernardin de Saint-Pierre sur la figure de la Terre, à propos de son dernier ouvrage intitulé : « La Chaumière indienne », dans lequel il semblait tenir encore à son sys- tème erroné et montrer un peu d'humeur contre ceux qui l'avaient critiqué. L'imprimeur Bruyset lut ensuite la troi- sième partie de son « Histoire de la fabrication du papier », et le secrétaire en fonctions termina la séance par la lecture des « Réflexions sur le goût » de Bollioud-Mermet. Le second semestre s'ouvrit par l'élection, comme Direc- teur, de l'abbé Tabard; au lieu et place de l'abbé Jacquet. Celui-ci n'avait présidé qu'une séance, celui-là n'en manqua pas une seule. Les séances consacrées aux sciences furent régulièrement remplies, jusqu'aux féeries d'automne, par des communications de Boulard et de l'abbé Rozier; celles consacrées aux lettres ne le furent pas moins, grâce surtout aux travaux de Bollioud-Mermet. Le maire Vitet paraissait de plus en plus empressé à protéger la Compagnie ; il saisissait toutes les occasions de la rendre utile et même nécessaire à la chose publique, en lui renvoyant l'examen et le jugement d'une multitude d'inventions, qu'elle approuvait ou qu'elle condamnait sans appel. On sait d'ailleurs qu'à aucun moment les inventions ne se multiplient autant qu'aux époques de révolution.Delan- dine envoyait aussi à l'Académie de Lyon ses discours et écrits politiques, qui y étaient lus avec empressement.Roland était alors absent de Lyon : il avait été délégué à Paris par la Municipalité pour obtenir de l'Assemblée nationale que